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BIOGRAPHIE : Vivre à la frontière entre voyages extérieurs et intérieurs

Née à Paris en 1944, dans une famille de russes émigrés, imprégnée par une éducation cosmopolite, mue par une curiosité insatiable, après 6 ans d’études d’Architecture aux Beaux-Arts de Paris (E.N.S.B.A), je me tourne vers ce que j’imagine être un métier « passeport », celui de reporter photographe.

A partir de 1971 pigiste de différentes agences en France de 1971 (D.P.P.I - sports mécaniques auto et moto -, Gamma - News magazine), tout en continuant à travailler sous mon patronyme, j’intègre en 1977, sous le pseudonyme d'Iliona, le staff de The Image Bank (TIB devenu Getty Images depuis 1999) à New York. Ça a été le début d’un conte de fée…

Totalement inconnue en France, progressivement avec l'aura américaine mon travail attire le regard d'agents de photographe et des acheteuses d'Art. Grace aux personnes qui me font confiance, Iliona finit par s’imposer comme signature de tout mon travail photographique.
Ainsi, de 1980 à 1992,  travaillant à la commande, successivement représentée par Jean Jacques Bienvenu, Erick Surcouf, Allain François et Associés, Cosmos Studios, je mène une carrière de photographe publicitaire, spécialisée en prises de vues de voitures et de tout objet en « tôle », en extérieur et en studio, ce que je vis progressivement comme un enfermement. Drôle de « métier passeport » !

En 1984, je rejoins l'agence TOP, filiale de Rapho à Paris, et continue donc parallèlement une activité de photographe documentaire et d’illustration. C’est pour moi une bouffée d'air frais, me permettant, l'espace de quelques semaines, de m’évader, de plonger dans des univers différents, de traverser des expériences qu'il me serait impossible de vivre sans le prétexte de commandes à honorer. « Le vrai métier passeport » ?
Des reportages effectués dans 25 pays sont à l'origine de parutions dans la presse magazine et la presse spécialisée ainsi que dans des rapports annuels pour lesquels il m’est confié le soin de restituer en images l'identité de l'entreprise.
Mais à toujours courir, à faire le grand écart entre réalisation de campagnes de publicité et reportages, je suis en train de me perdre dans un océan de production d’images et n'ai pas de temps à consacrer à l'édition de livres, à la réalisation d'expositions, erreur que je vais chèrement payer par la suite restant totalement inconnue du grand public. 

Un jour, c’est évident, je ne peux plus continuer à "être photographe" tel que je pratique ce métier. Je me suis  éloignée de ma vocation initiale de photographe documentaire en passant de “l'image au service de” à “l'image pour l'image” et ses miroirs narcissiques. En perte de sens sur la finalité de mon métier, subissant financièrement les conséquences de l'invasion du Koweit en aout 1990 puis de la guerre du Golfe, comme tous les acteurs des métiers de la communication - réduction des budgets et des commandes - je décide à l'automne 1991 de ne plus travailler à la commande  pour me former à la pratique d'un autre métier passeport, celui de Gestalt-thérapeute que j'exerce ensuite à Paris jusqu'à fin 2015. 

En 2004, parallèlement, je reprends une activité de photographe mais uniquement à compte d’auteur.

En février 2010, le groupe Eyedea dépose son bilan, groupe dont font partie TOP et Rapho. Mes archives étant toujours chez TOP et Rapho, j'intègre pendant quelques mois la nouvelle structure Gamma/Rapho montée par François Lochon. Ayant du mal à trouver ma place dans la philosophie de la nouvelle agence mettant le focus sur les archives Noir et Blanc (Keystone et Rapho - photo humaniste) au détriment des archives couleur, constituant le pôle illustration. Je quitte l'agence en octobre 2010 et pars avec mes archives

Depuis 2016, installée en Bretagne je renoue avec la démarche de croquis photographique” mais avec toujours le questionnement suivant :

Est ce bien utile de prendre une photo de plus ? Notre photo apportera-t-elle quelque chose à la masse de celles qui existent déjà ? Cela vaut-il la peine d'ajouter à la contamination photographique ambiante ? …Sur quoi repose donc le mérite de la création ?…sur notre capacité à doter une photographie d'intention et de sens, à la rendre significative." Manifeste pour une post photographie", Joan Fontcuberta, Actes Sud

Concarneau février 2023, texte et auto portrait

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